De Serviteur à Fils – Pasteur David Jang


I. Le contraste entre l’Évangile et la Loi, et la signification de devenir fils

Lorsque nous lisons l’Épître aux Galates, le passage qui va de Galates 3.23 jusqu’à 4.7 constitue un segment continu, un développement d’une seule traite. Dans ce texte, l’apôtre Paul traite du thème central : « le fils et l’héritage », et tout au long de son argumentation, il soulève sérieusement la question suivante : « Qui recevra l’héritage de Dieu ? ». À la fin du chapitre 3 (3.29), il conclut déjà : « Si vous appartenez à Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse. » Puis, dans la continuité, à partir de 4.1, il développe de façon plus approfondie ce que signifie être fils et comment on en vient à hériter concrètement. Paul dresse un contraste tranché entre l’Évangile et la Loi : il affirme avec force que la Loi a joué le rôle d’un serviteur (d’un pédagogue), tandis que l’Évangile, lui, nous établit en tant que fils. À cette époque, au sein de l’Église de Galatie, il y avait des chrétiens judaïsants, de faux docteurs, qui remportaient du succès en entraînant les croyants vers un « retour à la Loi », alors que ceux-ci avaient déjà reçu le salut par l’Évangile. Face à cette dérive, Paul s’écrie : « Au juste, où voulez-vous emmener l’Église ? » et il insiste sur la liberté étonnante que nous procure l’Évangile.

Le pasteur David Jang, dans plusieurs prédications et enseignements sur l’Épître aux Galates, met en lumière cette dynamique et explique de manière soutenue pourquoi le contraste entre l’Évangile et la Loi est si important. Dire que « l’Évangile nous rend fils tandis que la Loi nous rend serviteurs » illustre bien l’essence de la liberté et de la restauration d’identité que l’Évangile procure. Un serviteur (esclave) est sous la tutelle et ne peut vivre à sa guise, alors qu’un fils jouit de la liberté et possède le droit à l’héritage. Paul n’énonce pas cela comme une simple spéculation ; il l’énonce à partir de sa propre expérience de la puissance de l’Évangile. Revenir à une perspective centrée sur la Loi, c’est remettre sur ses épaules un joug. C’est pourquoi Paul déclare sans ambiguïté, en Galates 5.1 : « C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Tenez donc ferme, et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage. »

Cette argumentation dépasse la simple opposition « Judaïsme versus Christianisme ». Elle se concentre sur la question fondamentale de la rédemption de l’être humain : « Par quel moyen est-on sauvé ? » L’enjeu est de savoir si l’homme devient un « fils » ou s’il reste dans un état de « serviteur », et le point de clivage se situe précisément entre les deux voies, celle de la Loi et celle de l’Évangile. L’Évangile possède cette puissance extraordinaire de nous rétablir comme fils lorsque nous plaçons notre foi en Jésus-Christ. Cependant, il arrive souvent que les gens ne tiennent pas ferme dans cette liberté et cette filiation, et qu’ils retombent sous un joug légaliste ou religieux. À la fin du chapitre 3, Paul déclare : « Si vous appartenez à Christ, vous êtes la descendance d’Abraham, et, selon la promesse, vous êtes héritiers » (3.29). Il montre ainsi clairement en qui se réalise cet héritage promis à Abraham. Ce n’est pas par la descendance selon la chair, ni par l’observance de la Loi, mais par l’union avec Christ. C’est un héritage à la fois historique et spirituel, que l’on reçoit par la foi.

Nous aussi, il nous arrive souvent de perdre cette identité dans notre vie quotidienne. Lorsque la conscience « Je suis fils de Dieu » se met à vaciller, c’est comme dans un combat de lutte ou de judo : quand le centre de gravité s’effondre, c’est tout le combat qui s’effondre. Comme le crie Paul dans Galates, puisque nous sommes déjà fils, nous n’avons plus à porter le joug de l’esclavage. Par la croix du Christ, nous avons été affranchis ; nous n’avons aucune raison de retourner à une logique de Loi et de mérites. Ce serait renoncer à la liberté que nous avons acquise de haute lutte. Paul perçoit cela comme un problème extrêmement grave et, pour défendre la vérité de l’Évangile face aux faux docteurs qui divisent l’Église, il livre un argumentaire passionné.

Dans son commentaire sur Galates, le pasteur David Jang met un accent particulier sur ce point : lorsque notre conscience d’être fils est solidement ancrée en nous, c’est alors que jaillissent la croissance spirituelle, la liberté et une réelle puissance. Tant que la conviction « Je suis enfant de Dieu » ne chancelle pas, aucune puissance des ténèbres ne peut nous faire tomber. À l’image de Jésus qui a vaincu, avec assurance, la tentation du diable lui disant : « Si tu es Fils de Dieu… », nous aussi, quand nous prenons conscience d’être fils et que nous vivons en conséquence, nous faisons l’expérience de la liberté et de la puissance qui se trouvent en Christ. Face aux épreuves, Jésus répondait à chaque fois avec cette certitude fondamentale : « Je suis Fils de Dieu, je ne vis pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Cette conscience de soi et cette assurance spirituelle doivent habiter chacun de nous, et c’est précisément ce que Paul, dans toute l’Épître aux Galates, ne cesse de souligner.

Paul démontre, à travers l’Évangile, que nous ne sommes plus esclaves mais fils, et il le fait avec des arguments logiques, historiques et théologiques. Dans Galates 4.1-2, il explique : « Aussi longtemps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, bien qu’il soit le maître de tout ; il est soumis à des tuteurs et à des administrateurs jusqu’au temps marqué par le père. » Cela rappelle toute l’histoire du judaïsme sous la Loi. Comme des serviteurs placés sous l’autorité d’un pédagogue, ils ont grandi sous la Loi, et l’arrivée du Christ marque la fin du temps de la tutelle : c’est le moment de se tenir librement en tant que fils. Cependant, au sein de l’Église de Galatie, les chrétiens judaïsants semaient la confusion en prônant un retour au joug de la Loi. Paul, indigné, s’écrie : « Comment voulez-vous de nouveau redevenir esclaves ? » et souligne que cela sape les fondements mêmes de l’Évangile.

Le pasteur David Jang, à ce propos, met en garde contre la façon dont « l’esprit religieux » érode la liberté qui est la nôtre. Une mentalité religieuse et légaliste, si pieuse qu’elle paraisse, asservit l’homme et anéantit la puissance spirituelle. S’acharner à observer des rites et des obligations religieuses, au détriment de la « liberté de fils », crée à la longue des divisions et de la condamnation au sein de l’Église. Dans l’Épître aux Galates, Paul qualifie cette situation de « retour aux principes élémentaires, faibles et pauvres », s’étonnant qu’ils veuillent s’y asservir de nouveau (4.9). Il rappelle alors combien la liberté procurée par l’Évangile est précieuse. Le chapitre 5, verset 1, atteint son point culminant avec la déclaration : « C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Restez donc fermes et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage ! » Ce n’est pas seulement un avertissement adressé à l’Église de Galatie, mais un message puissant et universel pour toutes les Églises de tous les temps.

Lorsque nous tenons fermement la promesse d’être fils plutôt qu’esclaves, nous ne nous considérons plus comme « esclaves du péché », mais comme « déjà déclarés justes en Christ ». Dès l’instant où l’Église s’attache à d’autres jougs ou d’autres règles, la liberté et la puissance du fils se voient obscurcies. Si l’on voit les Galates absorber toutes sortes de fardeaux légaux, veiller aux jours, aux mois, aux saisons et aux années (4.10), ils retombent finalement dans un système d’obligations religieuses, comme auparavant. L’Évangile, à l’inverse, déclare que Jésus-Christ, Fils de Dieu, « né sous la Loi », est venu pour nous racheter (Galates 4.4-5). Paul proclame que, grâce à Jésus qui « s’est fait malédiction pour nous » (Galates 3.13), nous ne demeurons plus sous l’esclavage du péché, mais nous pouvons vivre avec assurance comme des fils.

Comme le souligne le pasteur David Jang, la quintessence de l’Évangile réside dans ce « pouvoir de faire passer de l’état d’esclave à celui de fils ». C’est la force de l’Évangile de briser la culpabilité et la crainte au fond du cœur humain pour nous rétablir dans la liberté des fils et des filles. L’incarnation (Incarnation) de Jésus, qui s’est abaissé pour venir en ce monde, illustre de la manière la plus extraordinaire à quel point Dieu désire nous sauver par amour. Celui qui est de condition divine s’est dépouillé lui-même et s’est soumis jusqu’à la mort de la croix, ce que la raison humaine ne saurait comprendre—ce que Paul nomme la « folie de Dieu » (1 Corinthiens 1.25). Or, cette « folie » est précisément la voie du salut : par sa mort, il a vaincu la mort, et Jésus-Christ, en tant que notre représentant (cf. le concept de « tête fédérale » en Romains 5), a triomphé de la puissance du péché et de la mort.

Le salut ainsi accompli par l’incarnation et la croix nous octroie ce privilège extraordinaire d’être fils. Cela implique l’héritage, ainsi que la venue de l’Esprit du Fils (l’Esprit de Christ) qui habite en nous et nous fait crier « Abba, Père ! » (Galates 4.6). Autrefois, en tant qu’esclaves, nous n’aurions pas pu nous approcher de Dieu avec assurance, mais grâce au sang de Jésus, nous pouvons accéder au sanctuaire (cf. Hébreux 10.19). En ce sens, le message de Galates, traversant l’histoire, la théologie et la vie pratique, touche au cœur même de la grâce la plus fondamentale. Lorsque l’Évangile suscite en nous la certitude « Je suis un fils de Dieu », nous ne sommes plus soumis à ces « principes élémentaires » ni au joug de la Loi.


II. Le message central concernant le fils et l’héritage dans Galates 4

Observons l’argumentation développée par Paul en Galates 4.1-7. « Aussi longtemps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, bien qu’il soit le maître de tout ; il est sous l’autorité de tuteurs et d’administrateurs jusqu’au temps fixé par son père » (Galates 4.1-2). Comme Paul l’a déjà montré en Galates 3.23 et suivants, il compare la période où les Juifs étaient sous la Loi à celle d’un enfant sous la garde d’un pédagogue. La Loi était imparfaite mais avait un rôle provisoire, en attendant la venue du Christ. « Lorsque les temps ont été accomplis » (Galates 4.4), c’est-à-dire au moment déterminé par Dieu, son Fils est venu dans ce monde pour nous racheter de la Loi. Ce rachat signifie « payer à la place d’autrui » : Jésus a assumé notre dette et s’est offert en sacrifice sur la croix.

Le pasteur David Jang attire l’attention sur cette expression « lorsque les temps ont été accomplis », et souligne que l’incarnation et la crucifixion de Jésus-Christ marquent un tournant décisif dans l’histoire du salut. Dieu a fait naître son Fils dans une chair semblable à la nôtre, « né d’une femme » (Galates 4.4), accomplissant la prophétie d’Ésaïe 7.14 : « Voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils. » Ainsi, toutes les promesses de l’Ancien Testament trouvent leur achèvement dans la croix et la résurrection de Jésus-Christ. Le but était de nous conférer « l’adoption » (Galates 4.5). L’homme, en dépit de tous ses efforts sous la Loi, reste incapable de se libérer pleinement du péché à cause de sa faiblesse ; mais Jésus, en accomplissant la Loi et en mourant à notre place, nous a délivrés de la malédiction de la Loi.

Paul va plus loin encore : non seulement nous recevons le pardon des péchés, mais nous devenons enfants de Dieu par un changement radical de statut. « Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : “Abba ! Père !” » (Galates 4.6). Voilà la marque concrète de notre nouvelle naissance : le Saint-Esprit (l’Esprit du Christ) habite en nous et atteste que nous sommes enfants de Dieu. L’esclave, lui, craint son maître et s’en tient à distance, mais le fils peut l’appeler « Papa » et entretenir une relation intime avec lui. C’est la différence capitale. L’esclave reste constamment sous la pression d’« observer la Loi », animé par la peur, alors que le fils vit dans la liberté d’une relation d’amour avec son Père.

Tout au long de l’Épître, Paul insiste : ce n’est pas par l’observation de la Loi que nous sommes justifiés, mais par la foi en Jésus-Christ (Galates 2.16). Au chapitre 4, la même idée est reprise : si Dieu nous a accordé l’adoption quand nous étions esclaves, ce n’est assurément pas grâce à nos œuvres, mais uniquement par pure grâce. Puis Paul explique ce que signifie concrètement « être enfant de Dieu » : ce n’est pas seulement un changement de titre, mais un rétablissement profond de la relation. Dieu envoie l’Esprit de son Fils pour qu’il vive en nous. Cette adoption n’est donc pas une simple promotion religieuse, mais une restauration complète de la communion avec Dieu.

Galates 4.7 déclare : « Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu. » Voilà l’aboutissement du salut. En tant que fils, nous devenons héritiers de tout ce que Dieu a préparé. Cela semble radical : la séparation entre Juifs et païens (sous la Loi, ils ne pouvaient être sur un pied d’égalité) s’estompe désormais, car en Christ, « il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme » (Galates 3.28). Le pouvoir de la filiation, c’est de renverser les barrières qui paraissaient infranchissables, et de fonder une Église nouvelle, une communauté de vie et d’égalité. Dans cette nouvelle réalité, les distinctions traditionnelles—esclaves ou maîtres, hommes ou femmes, Juifs ou non-Juifs—sont dépassées ; l’Église naît ainsi comme un corps uni dans le Christ.

Cependant, les judaïsants de Galatie exhortaient les croyants à retourner aux « jours, aux mois, aux saisons et aux années » (Galates 4.10), c’est-à-dire aux cérémonies légales de l’ancienne alliance. Aux yeux de Paul, cela revient à s’asservir de nouveau aux « principes élémentaires du monde » (4.9). Les « principes élémentaires » (stoicheia) désignent toute forme de religiosité, de philosophie ou de tentative humaine pour s’élever par ses propres forces. Or l’Évangile, pour Paul, est que le salut est déjà entièrement accompli par la croix et la résurrection de Jésus, sans y ajouter de condition humaine. Plus on multiplie les exigences légales et rituelles, plus on affaiblit la grâce de l’Évangile et plus on étouffe la liberté des fils.

Dans cette perspective, le pasteur David Jang résume souvent l’essence de l’Évangile dans l’Épître aux Galates par cette exhortation : « Tenez ferme dans l’identité de fils que vous avez reçue. » Quelle que soit l’évolution ou la maturité organisationnelle et culturelle de l’Église, si dans le cœur des croyants s’efface la conscience « Je suis fils », alors des habitudes légalistes ou des valeurs mondaines s’infiltreront tôt ou tard, semant la confusion dans la communauté. Au verset 4.19, Paul exprime douloureusement : « Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous ! » Paul promet de se consacrer à nouveau, avec une ardeur infinie, jusqu’à ce que l’Évangile imprègne l’Église et que la liberté du fils y soit pleinement restaurée.

Dans la seconde partie du chapitre 4 (Galates 4.13-15), Paul mentionne une expérience personnelle : il rappelle ses faiblesses physiques et la tendresse avec laquelle les Galates l’avaient accueilli. Ils l’avaient reçu comme « un ange de Dieu », voire comme « Jésus-Christ lui-même », au point de vouloir, si possible, lui donner leurs propres yeux. Cette attitude témoigne de l’amour ardent et de la liberté alors présents dans la communauté, grâce à l’Évangile. Et voilà que les divisions, la médisance et les faux docteurs l’ont emporté ! Paul en est profondément affecté, et c’est pourquoi il manie un langage direct et ferme pour dénoncer l’erreur dans laquelle ils sombrent.

En fin de compte, Galates 4 ne se contente pas de dire : « La Loi est inutile, jetez-la. » Paul veut plutôt préciser la finalité première de la Loi : dénoncer le péché, et conduire à Christ en servant de gardien. Une fois cette tâche accomplie, nous ne sommes plus obligés de rester sous son joug. L’homme, par la Loi, peut prendre conscience de son péché ; mais c’est Christ qui libère et fait de nous des fils, non la Loi ni nos efforts. Dès lors, la vie de fils s’épanouit au-delà de la sphère religieuse : nous vivons dans l’intimité du cœur de Dieu, et nous grandissons dans l’amour du « commandement nouveau » donné par Jésus. Au lieu de tout résumer à l’observance de la Loi, Paul dit que le véritable accomplissement de la Loi consiste à marcher selon l’Esprit, à pratiquer l’amour. C’est cela, la vie d’un fils.

Le pasteur David Jang martèle que l’identité chrétienne n’est pas celle d’« un croyant qui s’efforce de satisfaire pleinement la Loi », mais celle d’« un fils libéré par l’Évangile ». Celui qui a goûté la liberté du fils rayonnera l’amour de Dieu en tout lieu, et il vivra dans cette intimité : « Je connais le Fils, et le Fils me connaît ». C’est ainsi que l’Église peut devenir une communauté vivante, revêtue de la vocation d’être sel et lumière pour le monde. Voilà la puissance de l’Évangile.


III. La transition de l’état d’esclave à celui de fils : liberté, identité et mise en pratique

Le chapitre 4 de Galates, qui mêle l’expérience personnelle de Paul et la situation de l’Église de Galatie, montre clairement comment il faut comprendre la question de la « liberté » et de l’« identité ». On y voit à l’œuvre la relation entre la Loi et l’Évangile, entre l’esclavage et la filiation, la liberté et la servitude, ainsi que le rôle néfaste des faux docteurs. Surtout, la déclaration « Si tu es fils, tu es aussi héritier » renverse radicalement la destinée humaine : comment un pauvre esclave du péché peut-il devenir l’héritier du Dieu tout-puissant ? C’est un miracle qui n’est possible qu’en Christ. Voilà la stupéfiante grâce de l’Évangile.

En Galates 4, quand Paul explique « comment on devient fils », il fonde tout sur « l’œuvre accomplie par Christ en notre faveur ». Il dit : « Il nous a rachetés, il nous a adoptés et a envoyé l’Esprit de son Fils. » C’est Dieu qui a tout fait ; de notre côté, il n’y a qu’à l’accueillir avec foi. Rien de notre mérite, aucune œuvre de la Loi, ne s’interpose. Une fois devenus fils, notre vie est mise en mouvement par l’Esprit du Fils. Le fils ne cherche pas à vivre dans la débauche, mais manifeste la sainteté et l’amour qui conviennent à un enfant de Dieu. Dans Galates 5, Paul détaille les implications pratiques. Il y parle des fruits de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur et maîtrise de soi. Ceux qui les portent ne sont plus sous la Loi, dit-il (Galates 5.22-23).

Le pasteur David Jang insiste beaucoup, dans la perspective concrète du ministère pastoral : « L’Évangile a le pouvoir de transformer radicalement notre vie, et ce changement prend racine dans la conscience profonde : “Je suis enfant de Dieu.” » Les querelles dans l’Église, la condamnation mutuelle, la peur qui nous ronge sont souvent liées à l’oubli de cette identité. Plus s’affermit en nous la conviction : « Je dois accomplir toutes mes obligations religieuses pour être en sécurité », plus nous mettons en avant les règles et les formes, au détriment de l’amour de Dieu et du prochain. Alors naissent, inévitablement, la comparaison, le jugement et toutes sortes de nouveaux jougs. C’est exactement ce qui s’est passé chez les Galates.

À l’inverse, quand je suis fermement convaincu : « Je suis fils de Dieu », je tiens ferme devant les épreuves et les tentations, tout comme Jésus a repoussé les attaques du diable en s’appuyant sur son identité de Fils. L’enfant connaît la richesse de son Père et ne doute pas de son amour. L’Esprit du Fils habite en nous, ce qui nous donne la force de lutter contre le péché avec assurance. Même si nous sommes faibles, la gloire de Dieu éclate dans notre faiblesse, car « la puissance de Christ s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12.9).

Le pasteur David Jang, en prêchant sur Galates 4, souligne souvent que Paul, malgré sa faiblesse corporelle, reçut de la part des Galates un accueil débordant d’amour (Galates 4.13-15). Les Galates l’ont accueilli « comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ lui-même », prêts même à lui donner leurs yeux, signe d’un amour et d’une liberté étonnants. Mais ils ont perdu ce feu en se laissant contaminer par le légalisme, la discorde et le mensonge. On comprend la peine de Paul. Il en va de même aujourd’hui dans nos Églises : on peut connaître une merveilleuse communion fraternelle lors d’une rencontre marquée par l’Évangile, puis, avec le temps, l’amour se refroidit, et on se juge, on se sépare. C’est précisément à ce stade que le message de Galates s’impose : « Sommes-nous véritablement libres, en tant que fils de Dieu, ou bien retombons-nous à l’état d’esclaves ? »

Paul supplie : « Comment voulez-vous redevenir esclaves ? » (4.9). Il ne s’agit pas seulement du retour à l’Ancienne Alliance ; c’est aussi un trait de la nature humaine. Notre cœur est enclin à penser : « Soyons sages, respectons la Loi à la lettre ! » Mais l’Évangile nous enseigne que la justice ne s’obtient pas par la Loi, mais par la foi en Jésus-Christ. Cette foi grandit dans la relation de filiation : le fils comprend le cœur du Père, et c’est par amour qu’il obéit. Il ne marche pas sous la contrainte juridique, mais sous l’impulsion de l’amour. Cette nuance est cruciale pour distinguer une vie purement religieuse d’une vie réellement évangélique.

Relire Galates 4 dans la perspective de l’Église d’aujourd’hui nous permet de discerner combien de « principes élémentaires » ont pu s’introduire. Les méthodes du monde, voire certains enseignements légalistes qui se disent chrétiens, peuvent nous enfermer dans un « système élémentaire ». Même si, en apparence, ils semblent bons et saints, s’ils ne reposent pas sur la grâce de la croix et s’ils mettent en avant la performance humaine, ils nous asservissent. Paul les dénonce fermement : « Voulez-vous vous remettre sous un esclavage ? » Il voit la réalité : les faux docteurs sèment la discorde, la haine, la condamnation ; or tout cela est l’exact contraire de l’amour et de la liberté que l’Évangile cherche à instaurer.

Dans la pratique, comment garder et vivre la certitude : « Je suis enfant de Dieu » ? Premièrement, en revenant sans cesse par la Parole et la prière à la mémoire du salut que nous avons reçu. Sans la rédemption de Jésus-Christ, nous demeurerions esclaves du péché. Mais l’Évangile nous a faits enfants de Dieu ; nous devons l’ancrer profondément, non seulement dans notre intelligence, mais dans notre cœur. Deuxièmement, en dépendant du Saint-Esprit. Galates 4 mentionne « l’Esprit du Fils ». Si nous restons en lui, nous appelons Dieu « Abba, Père », et nous vivons d’une assurance nouvelle face au monde. Troisièmement, nous devons exercer cette liberté dans l’amour. Il ne s’agit pas d’observer des formes pour remplir nos devoirs religieux, mais de servir notre prochain, de construire l’Église, selon l’amour que la croix a répandu en nous. Ainsi s’accomplit Galates 5.14 : « Car toute la Loi est accomplie dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Bref, lorsque Paul dit en Galates 4.19 : « Mes enfants, j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement pour vous, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous », il montre qu’il ne cessera pas son labeur tant que la filiation ne sera pas authentiquement gravée dans le cœur des croyants. Il leur rappelle le temps où, malgré sa faiblesse physique, ils l’avaient accueilli « comme le Christ Jésus ». Il les exhorte à retrouver cet amour bouillonnant et cette liberté que l’Évangile leur avait donnés. Au cours de la vie d’Église, il arrive que l’on perde l’enthousiasme des débuts, se laissant piéger par la routine et le formalisme, pour finir par se juger les uns les autres ou par rechercher sa propre justice. À ce moment-là, Galates 4 nous interpelle à nouveau : « Suis-je encore en train de vivre librement en tant que fils, ou bien suis-je en train de retomber dans l’esclavage ? »

Le pasteur David Jang nous invite à nous poser régulièrement cette question et à examiner la situation de notre Église et de notre propre vie spirituelle. L’Évangile n’est pas un credo que l’on accepte une fois pour toutes, mais une puissance à incarner au quotidien. Or cette puissance ne provient pas de nous ; c’est l’Esprit du Fils qui fait fleurir en nous les fruits de la grâce. Voilà pourquoi le Christ, « né sous la Loi », a payé pour notre libération, et pourquoi « la justice » s’accomplit pleinement en nous lorsque nous vivons par la foi en la croix. Quand nous ne perdons pas de vue que la liberté est un don de Dieu, nous nous gardons à l’écart des divisions, des fausses doctrines et de la tyrannie des normes humaines. Bien plus, nous pouvons devenir une communauté abondante en amour, où les fruits de l’Esprit sont visibles.

En somme, dans Galates 3.23 à 4.7, l’apôtre Paul témoigne de la puissance de l’Évangile en opposant clairement « serviteurs » et « fils ». « Vous êtes fils », « Si vous êtes fils, vous êtes aussi héritiers » : ces déclarations dénoncent la folie de retourner sous le joug de l’esclavage et affermissent la conscience nouvelle d’être enfant de Dieu. C’est la finalité divine de l’Ancien Testament : le Père, qui donna la Loi, voulait, en définitive, que l’humanité recouvre sa pleine filiation en Jésus-Christ. Le pasteur David Jang exhorte avec force à ne pas perdre la quintessence de la grâce qui se dégage de l’Épître aux Galates : chaque jour, sachons faire notre examen de conscience et mettons en pratique cette liberté. En tant que fils, nous n’avons plus à vivre dans la peur ou l’obligation pesante. Nous pouvons appeler Dieu « Abba, Père », et nous tenir dans l’assurance que tout ce qui est à Lui est aussi à nous. C’est la relation d’amour et de liberté que nous offre l’Évangile, et c’est aussi un appel à la joie pour tous ceux qui écoutent la voix de Galates 4 aujourd’hui.

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